Né à Longeau, le major de hussards Claude Boisselier, officier de la Légion d'honneur, avait servi comme aide de camp du général Walther pendant les campagnes d'Allemagne. Biographie inédite d'un officier supérieur victime d'un boulet en Russie.
BOISSELIER
(Claude), lieutenant-colonel
(Longeau
30 août 1769 – La Moskowa 7 septembre 1812). Fils de François,
tixier, et de Jeanne Maupin. Ses parents résideront ensuite à
Champlitte (Haute-Saône). Clerc de procureur, entré en service
comme dragon à l'Ecole militaire le 22 septembre 1792, il passe
hussard au 7e
régiment le 19 décembre 1792, puis est nommé brigadier fourrier le
lendemain. Servant à l'armée de la Moselle (1792-1793), il est
promu maréchal des logis le 18 février 1793, puis maréchal des
logis-chef le 24 mars.
A
l'armée du Rhin de l'an III à l'an VIII, Boisselier est promu
sous-lieutenant au même corps le 8 septembre 1795, à l'âge de 26
ans.
Il
est blessé le 30 septembre 1796, d'un coup de feu à l'épaule
gauche, à Biberach, en défendant le pont de Riedlingen.
Aide
de camp du général Walther le 3 juin 1799, pour remplacer M. Stam
tué le 25 mai, il se distingue le 18 mai 1800, s'emparant, au cours
d'une reconnaissance, près de Krombach, d'un village «qui se
trouvait occupé par une division de hussards de Blankenstein, à la
tête de 30 chasseurs du 10e
régiment, après avoir pris trois chevaux et sauvé des mains de
l'ennemi deux chasseurs». Nommé lieutenant après ce fait d'armes,
le 4 juin 1800, sur demande du général Leclerc, son divisionnaire à
l'armée d'Allemagne, Boisselier se distingue encore le 12 juin 1800
près d'Ulm, à Bugraden (sic), sous les ordres du général
Richepanse, lors d'une sortie du 5e
régiment de hussards «sous le feu de l'artillerie et de
l'infanterie», ramenant un prisonnier monté.
Confirmé
lieutenant le 11 mai 1801, après avoir «donné des preuves d'une
bravoure éprouvée à la bataille de Hohenlinden» (rapport du
général Lahorie), adjudant-major dans son régiment le 23 mars
1802, il est fait membre de la Légion d'honneur le 5 novembre 1804.
Capitaine
titulaire le 4 avril 1807, pour remplacer le capitaine de Piré passé
chef d'escadrons dans un autre corps, il est promu officier de la
Légion d'honneur le 14 mai 1807. Chef d'escadrons dans son régiment
par décret du 7 avril 1809, après avoir servi en Autriche, en
Prusse, en Pologne et en Autriche, il se marie le 24 janvier 1811
avec Henriette-Caroline-Wilhelmine Deschurff, fille d'un major
westphalien née en 1792.
Boisselier
participe à la campagne de Russie et se bat à Valoutina. Nommé
major par Napoléon le 9 août 1812 (grade obtenu le 21 août), il
prend part à la bataille de La Moskowa, chargeant à la tête de son
régiment après la blessure du colonel Eulner. Selon les souvenirs
du chef d'escadrons Dupuy, après avoir bu une gorgée de Rhum,
Boisselier déclare : «Allons
je retourne ; si je dois être tué, il faut que ce soit à mon
poste».
Aussitôt un boulet le frappe à la poitrine. Mort à l'âge de 43
ans, «Boisselier
était un excellent officier».
Sa
veuve percevra une pension viagère de 500 F par décision du 25
septembre 1813.
Sources :
dossier personnel du major Boisselier au Service historique de la
Défense ; souvenirs du chef d'escadrons Dupuy.
Illustration :
un hussard du 9e régiment. (Sources : historique du 9e régiment
de hussards et des guides de la Garde, commandant Ogier d'Ivry, 1891.