Une bouteille à la mer… Qui peut nous indiquer le destin d’un officier haut-marnais méconnu, l’adjudant-général Perrin, sauvé de la guillotine en 1795 par le Tribunal révolutionnaire ?
Marie-Charles-Henry Perrin naît le 7 mars 1769 à Poinson-lès-Grancey (aujourd’hui canton d’Auberive, arrondissement de Langres), fils de Jean-Baptiste Perrin et de Marie-Reine Henry. Il a pour parrain son oncle, l’abbé Perrin.
Selon le futur académicien bisontin Charles Nodier, qui l’admirait, Perrin était originellement « destiné aux missions étrangères » et aurait « visité une partie de l’Orient ». Sous la Révolution, il serait devenu soldat, puis sergent, puis officier au 1er régiment d’artillerie, « frère de cœur et d’armes de Pichegru, tous deux les meilleurs amis » du père de Nodier. Toutefois, selon une autre source, Perrin servait plutôt au 6e bataillon de volontaires du Bas-Rhin.
Déjà adjudant-général chef de bataillon à l’armée du Rhin, ce « beau et doux jeune homme », selon Nodier, prend part au siège de Mayence : c’est notamment un certain Mainoni, du 6e Bas-Rhin (futur général), qui l’accuse, avec un certain Vilvotte, d’avoir provoqué les assiégés et déployé le drapeau blanc. Arrêté, emprisonné à Strasbourg, promis à la mort, il est finalement acquitté le 19 ventôse an III (8 mars 1795) et mis en liberté, ainsi que « Le Moniteur » en fait état.
On retrouve Perrin à l’an IV (1796) à l’armée du Rhin-et-Moselle, puis dans la 19e division militaire : en fructidor an V, accusé de détournement de fonds commis l’année précédente à Rheinfelden, il est mis en traitement de réforme.
Que devient cet officier, qu’il convient évidemment de ne pas confondre avec le Lorrain Perrin, futur maréchal de France sous le nom de Victor et général depuis 1793 ? S’agit-il de l’adjudant-général chef de brigade qui se bat sous Lecourbe à Orberhausen, en juin 1800, là où meurt le fameux La Tour d’Auvergne ? De l’adjudant-général Perrin, mort de la fièvre jaune en 1802, lors de l’expédition de Saint-Domingue ?
Le mystère demeure. Qui peut répondre à nos interrogations, sachant que Perrin n’a servi ni comme général, ni comme colonel sous l’Empire ?
Post scriptum : cette question posée il y a deux ans a enfin trouvé réponse. Elle sera révélée dans le dictionnaire biographique des chefs de brigade du Consulat que préparent nos amis Danielle et Bernard Quentin. Dans l'attente de cette parution attendue, signalons simplement que Perrin ne correspond ni au héros d'Oberhausen, ni à l'adjudant-général décédé à Saint-Domingue.
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