C’est à Chaumont que naît Joseph-Justin de Montangon, le 11 avril 1781. Il est le fils de François-Jean-Baptiste Demontangon, écuyer, seigneur de Crépy (Aube), et d’une demoiselle Labbé de Briaucourt.
Selon sa notice nécrologique (parue dans les mémoires de la Société académique d’agriculture, des sciences de l’Aube) et l’état militaire de l’artillerie en 1811, Joseph-Justin est d’abord élève à l’école de Brienne-le-Château, en 1787, avant d’entrer à nouveau en service en l’an VIII, dans le corps de l'artillerie.
Promu lieutenant le 18 floréal an XIII (8 mai 1805), il fait son entrée dans l’ordre de la Légion d’honneur en 1809, après Wagram, puis passe capitaine le 12 juillet 1810. Il occupe alors la fonction de lieutenant en second dans la 1ère compagnie d’artillerie à cheval de la Garde.
C’est dans la péninsule ibérique qu’il se distingue, il y a tout juste 200 ans. Les précisions qui vont suivre proviennent du rapport particulièrement élogieux rédigé par le colonel d’artillerie Marin, rapport joint à son dossier de légionnaire.
Lorsque s’engage la bataille de Fuentes de Onoro (3 - 5 mai 1811), livrée par le maréchal Masséna, commandant l’armée du Portugal, le Haut-Marnais est placé à la tête d’une batterie légère de la Garde et de canons de cette armée, soit douze pièces d’artillerie, auprès du général Montbrun, commandant la cavalerie.
La conduite, à Fuentes, de Montangon est héroïque : chargé par la cavalerie anglaise, opposé à quatre batteries ennemies, l’officier, au soir de la bataille, a eu deux chevaux tués sous lui, et il n’avait plus qu’une pièce en état de tirer à opposer aux Britanniques.
Le maréchal Masséna – pas rancunier, parce qu’il n’a pu obtenir du maréchal Bessières l’accord de disposer de toute la Garde, ce qui selon lui lui aurait permis d’obtenir la victoire - demande alors pour le Haut-Marnais la croix d’officier de la Légion d’honneur, et les officiers de son entourage (Marbot, d’Astorg, d’Ornano) ainsi que le maréchal Marmont attesteront de cette conduite. Ce n’est que 42 ans plus tard que le Chaumontais sera décoré…
Entre-temps, le capitaine de Montangon a quitté le service en 1812 en raison de blessures que nous n'avons pu déterminer.
L’artilleur, qui aurait vécu à Saint-Omer, reçoit sa décoration en 1853, des mains du général Canrobert, et décède à Crespy (commune près de Brienne dont il a été maire pendant 35 ans), le 9 mars 1854.
A noter que la famille de Montangon a également donné à l’armée un officier d’infanterie, originaire de Brachay, promu lieutenant le 3 mai 1813, blessé durant les Cent-Jours dans les rangs du 24e de ligne (à Macon),
samedi 24 septembre 2011
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