Hugues et son frère jumeau Jean-Baptiste-Simon naissent le 13 janvier 1759, à Chaumont, au foyer de Jean-Baptiste Mollot, apothicaire (originaire de Bourg-Sainte-Marie, c’est un fils de chirurgien), et de Françoise Mailley. Le premier a pour parrain Hugues Voillemier, receveur principal des traites foraines de Chaumont.
Hugues Mollot entre dans la carrière militaire à l’âge de 24 ans, en étant incorporé dans la gendarmerie de Lunéville, le 3 août 1783. Dix ans plus tard, il rejoint l’état-major du général de division Rey, en qualité de sous-lieutenant, le 29 juillet 1793. Il sert en Vendée jusqu’en l’an III, puis en Italie et à Naples entre l’an V et l’an VII, enfin dans les Grisons en l’an VIII et en l’an IX.
Le 15 novembre 1806, Mollot est employé comme lieutenant à la Légion du Nord, composée d’anciens prisonniers, qui prend part à la Campagne de Pologne, notamment au siège de Dantzig. Le 31 août 1808, il passe avec le même grade au 95e de ligne. C’est avec ce corps qu’il se bat à Essling, à la suite de quoi il est fait membre de la Légion d’honneur le 31 mai 1809, puis est blessé à Wagram d’un coup de baïonnette. Capitaine le 8 août 1809, il est signalé, deux ans plus tard, comme officier de grenadiers du 95e par l’annuaire du département de la Haute-Marne.
Selon ses dires (mais pas selon ses états de services), Mollot se bat en Espagne.
Le 9 avril 1813, à 54 ans, il est promu chef de bataillon au 95e, et passe le 16 juin au 72e régiment d’infanterie de ligne. Selon l’historien Frédéric Masson, qui s’est intéressé à son « cas », Mollot aurait été auparavant accusé d’être l’amant de la comtesse de Saint-Hilaire ; un ordre avait été donné de l’arrêter et de l’incarcérer à la prison de l’Abbaye. Ordre qui ne sera pas suivi d’effet…
Lorsque s’ouvre la Campagne de France, Mollot a déjà 56 ans. Le 5 janvier 1814, il est toujours « bonapartiste ». Dans une lettre au comte Lacépède, il « supplie Votre Excellence de vouloir bien le proposer à Sa Majesté pour la croix d’officier ». Le Chaumontais n’hésite pas à parler du « grand plaisir de sa vie » d’oeuvre « pour le maintien et la gloire du trône de Sa Majesté »… Trois mois plus tard, il fait volte face et se rallie à Louis XVIII, le 30 mars 1814 ! Ce qui lui vaudra le qualificatif de « traître » sous la plume de l’historien Arthur Chuquet.
Promu lieutenant-colonel, qualifié de chevalier (non pas d’Empire, mais sans doute en sa qualité de membre de la Légion d’honneur), Mollot est chargé par Polignac et le comte de Semellet de se rendre à Lyon, à Marseille, à Toulon, pour informer leurs habitants « du mouvement populaire et royaliste de la ville de Paris, du 31 mars dernier ». Mollot rencontre d’abord, le 13 avril 1814, le maréchal Augereau, commandant l’armée de Lyon, à ses quartiers de Valence, et lui remet des dépêches du général Dupont. Trois jours plus tard, le maréchal Masséna le reçoit à son quartier général de Toulon : « M. le chef de bataillon Mollot a rempli cette mission avec zèle et exactitude, et a montré beaucoup de dévouement pour le gouvernement légitime. »Un dévouement qui n’empêche pas le « gouvernement légitime » - à la demande du Chaumontais ? – de le mettre à la retraite le 4 janvier 1815 (il vit alors à Paris). Evidemment, Mollot est obligé de se « terrer », au retour de Napoléon. On écrira qu’il s’est caché, durant les Cent-Jours, à Bar-sur-Aube où habitait son père.
Sous la Seconde Restauration, il occupe la fonction de directeur de la poste aux lettres à Clamecy (Nièvre), et meurt le 8 avril 1832.
Sa fille, unique héritière, Anne-Louise, avait épousé Benigne-Louis Joly, conseiller à la cour royale de Dijon.
Il est fort probable que notre officier corresponde à Hugues Mollot, qui s’est marié en 1786 avec Claudine Bœuf, fille d’un conseiller du roi au grenier à sel d’Is-sur-Tille. Sauf que ce fils d’apothicaire n’est pas, dans l’acte de mariage, qualifié de gendarme, mais d’avocat en parlement au bailliage de Chaumont…
jeudi 26 mai 2011
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