mardi 23 février 2010

Un autre éclairage sur l'industrie

Un autre éclairage sur l’industrie haut-marnaise sous l’Empire nous est apporté par l’almanach du commerce de 1809. Le recensement des productions principales du département fait la part belle à l’agriculture : il cite le blé, le seigle, l’orge, l’avoine, la graine de navette (une plante), le colza, le chanvre, les bestiaux, des « vins de seconde qualité parmi lesquels ceux d’Aubigny, qui valent bien ceux de Bourgogne », le bois pour la construction de bateaux, enfin les fers.

Un rapide tableau des principales forges montre une prédominance de l’arrondissement de Chaumont, devant ceux de Langres et, plus surprenant, de Wassy (une seule !). La tendance s’est depuis bien inversée.

Les forges citées sont :
. Chevroley, à Dancevoir (Poussy). Elle appartenait avant la Révolution à l’abbaye de Longuay.
. Ecot-la-Combe (Michel frères). Les deux frères – Claude-Joseph-Alexandre (1767-1839) et Gaspard Nicolas (1768-1835) – possèdent, sous l’Empire, les établissements de Noncourt-sur-le-Rongeant, La Crête et Ecot.
. Forcey (Gavet). Un chef de bataillon d’Empire, Pierre Magnien, de Millières, travaillera sous la Restauration auprès du sieur Gavet.
. Marault (Richard).
. Ormoy-sur-Aube et Lanty-sur-Aube (Saint-Maur).
. Riaucourt (Robin).
. Colmier (Maître). Il existait en effet une forge à Colmier-le-Bas (canton d’Auberive).
. Montreuil-sur-Blaise (Adrien).
A titre de comparaison, la Côte-d’Or voisine possède, la même année, 41 forges, en particulier dans l’arrondissement de Châtillon-sur-Seine ! La Haute-Marne était donc loin d’être la capitale métallurgique qu’elle deviendra à la moitié du XIXe siècle.

Dans le domaine de la coutellerie, rapidement évoqué dans notre précédent article, l’almanach tient à citer les artisans de Nogent (Renault, Mongin, Milliard Guichenot) et de Langres (parmi lesquels Béligné, toujours en activité, la Veuve Populus, Mocquart). Et si Saint-Dizier deviendra plus tard un haut-lieu de la métallurgie française, c’est surtout pour ses bateaux et pour son bois (un « commerce considérable » dira même le document) que la cité sur la Marne était alors renommée.