vendredi 27 février 2015

Deux grognards haut-marnais distingués il y a 200 ans

(Photo issue du blog de Christophe Bourrachot). C'est entre l'île d'Elbe et les côtes de la Provence, le 27 février 1815, que deux grenadiers haut-marnais de la Garde impériale sont faits membres de la Légion d'honneur par Napoléon, à bord du brick L'Inconstant. Tous deux servaient alors au sein de la 1ère compagnie du bataillon de l'île d'Elbe. Né le 10 juin 1778 à Laneuvelle (près de Bourbonne-les-Bains), fils de Pierre, vigneron, Nicolas Pionnier est entré en service en juin 1797 au sein de la 102e demi-brigade d'infanterie de ligne. Il s'est battu à Marengo, a servi dans la péninsule italienne jusqu'en 1809, puis sur les côtes de Méditerranée en 1810, avant de rejoindre, le 5 juin 1812, la 8e compagnie du 1er régiment de chasseurs à pied de la Garde impériale. Blessé durant les campagnes impériales, Pionnier a participé aux opérations en Russie, en Saxe, en France, puis est parti pour l'île d'Elbe le 12 avril 1814. Il combattra en Belgique puis rejoindra la Légion de la Haute-Marne sous la Restauration. Retiré à Laneuvelle, il décède le 14 octobre 1852. Son camarade Pierre Lavoignet (ou Lavoinier) a vu le jour à Champlitte (Haute-Saône), en 1784. Il a servi à partir de l'an XIII dans le 28e régiment d'infanterie de ligne, et rejoint les chasseurs à pied de la Garde (juillet 1813), après avoir été blessé à Eylau. Comme Pionnier, sa distinction ne lui sera reconnue qu'en 1832. Deux anciens sous-officiers de la région ayant participé au vol de l'Aigle, Nicolas Choux, des chasseurs à pied de la Garde, né dans les Vosges, futur imprimeur à Chaumont (et membre de la Légion d'honneur en 1813), et l'ancien maréchal des logis-chef de lanciers polonais de la Garde, Adrien Monin, alors en poste à Clairvaux, viendront attester qu'ils ont été témoins de la récompense impériale accordée Lavoinier, qui était propriétaire à Chaumont (il décédera en 1862). A noter qu'un futur médaillé de Saint-Hélène langrois, Yves Beylier, alors âgé de 18 ans et sans doute originaire de l'Isère ou du Vaucluse, aurait participé à la marche de l'empereur sur Paris avant de rejoindre le 3e régiment de tirailleurs de la Garde.