lundi 2 juillet 2012

Bicentenaire de la Campagne de Russie (II) : le colonel Pelgrin, artilleur de Gudin

Le baron Pelgrin est l'un des plus méconnus des colonels haut-marnais. Il a été rarement cité dans les rapports officiels. Difficulté supplémentaire : il est souvent confondu avec le général Pellegrin. La notice biographique que lui ont consacré Danielle et Bernard Quintin est ainsi essentielle dans la connaissance de cet officier. Christophe Pelgrin naît le 15 février 1772 dans le village d'Orquevaux, canton de Saint-Blin, et est baptisé le lendemain. Son père François, originaire de Bertheleville (Meuse), est maitre de forges dans la localité, et s'était marié, deux ans plus tôt, avec Jeanne-Marie de Laporte (sic) ou plutôt Delaporte, fille de Christophe, marchand chaumontais. Ce dernier est le parrain de l''enfant, qui semble donc apparenté avec l'avocat Laloy, futur député, et à son fils, le futur chef d'escadron Christophe Laloy, dont il a en commun le prénom. Selon Emile Jolibois, Pelgrin passe d'ailleurs sa jeunesse à Chaumont, ville d'origine de sa mère. Il intègre l'école d'artillerie de Châlons-sur-Marne le 6 octobre 1792, avec le 17e rang. Il a pour condisciples le futur maréchal Valée (de Brienne-le-Château), les futurs généraux Ruty et Charbonnel (sources : « Esquisse historique sur les écoles d'artillerie », Théodore Le Puillon de Doblaye). La promotion quitte l'école le 1er mai 1793, Pelgrin sortant avec le 13e rang. Lieutenant en second en juin 1793, affecté au 2e régiment d'artillerie à pied, il est promu lieutenant en premier le 26 août 1793, capitaine en second le 21 mars 1794, capitaine en premier le 3 juillet 1801. Au sein du 2e RAP du chef de brigade Faultrier, cantonné à Plaisance (Italie), il côtoie Pelletier, d'Eclaron, capitaine en second à la 1ère compagnie, lui-même étant capitaine en premier de la 9e compagnie. Promu chef d'escadron le 28 germinal an XI (18 avril 1803), le Haut-Marnais est affecté au 2e régiment d'artillerie à cheval du colonel Mossel, qui a son dépôt à Valence (Drôme). Membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, il commande l'artillerie de la division du général Gudin (3e corps) lors des premières campagnes de l'Empire. Gudin lui rend d'ailleurs hommage pour son attitude à Auerstaedt (14 octobre 1806). Major le 7 juillet 1807, Pelgrin est promu colonel du 2e RAC le 7 juin 1809, entre les batailles d'Essling et de Wagram. Bénéficiaire de dotations à Trésimène et Rome en 1808 et 1809, baron d'Empire le 19 décembre 1809 (en même temps que les colonels Montbrun et Christophe, des chasseurs à cheval, et l'adjudant-commandant Boyer, sur présentation du maréchal Berthier), le colonel Pelgrin commande, pour la campagne de Russie, l'artillerie de la 3e division d'infanterie du 1er corps (maréchal Davout), toujours commandée par le général Gudin puis, après sa mort à Valoutina, par le général Gérard. Il dirige notamment des éléments du 7e d'artillerie à pied, du 3e d'artillerie à cheval, Selon Martinien, Pelgrin est blessé à la bataille de La Moskowa, le 7 septembre 1812, ainsi que le chef d'escadron Pons (qui se distinguera à La Berezina avec deux batteries d'artillerie à cheval) et le lieutenant Leboul, et décède en décembre, à l'âge de 40 ans. A noter qu'au cours de cette Campagne de Russie, le 2e RAC aura quatre officiers blessés : le capitaine Joseph Parmentier, né dans la Marne, les lieutenants François Clavey, Boisset et Delaide. Sa veuve, Geneviève-Julie Ducrot, se mariera en secondes noces avec un ancien intendant du royaume de Westphalie, Dupleix.