mardi 7 juin 2011

Le maréchal des logis Mulson, héros de la gendarmerie d'Espagne

Les liens entre la gendarmerie nationale et la Haute-Marne sont étroits. La ville de Chaumont accueille ainsi une école de gendarmerie - la plus ancienne encore en activité, et dont le drapeau a été décoré de la médaille militaire par le Président Chirac lors d’une cérémonie aux Invalides à Paris -, ainsi qu’un escadron de gendarmerie mobile. Cette même ville est le berceau du général Damrémont (tué lors du siège de Constantine), qui est à l’origine du serment prêté par les élèves gendarmes lors de leur entrée dans l’arme.
Nous avons choisi ici de nous intéresser à la brillante carrière d’un officier de gendarmerie méconnu, qui s’est particulièrement distingué en Espagne.
Fils de Jean-Baptiste et de Catherine Lecocq, Claude Mulson naît à Pierrefaite (canton de Laferté-sur-Amance) le 11 décembre 1783. Il entre, à 18 ans, comme dragon au 11e régiment en 1801, servant successivement en Autriche, en Hanovre, sur les Côtes de l’Océan. Brigadier en 1806, il est blessé d’un éclat d’obus à la main droite à Eylau, le 8 février 1807. Maréchal des logis en 1809, il devient gendarme à cheval au 11e escadron, le 12 juillet 1810. Brigadier le 1er mai 1811, maréchal des logis le 5 mai 1813, il sert en Espagne en 1809 puis de 1811 et 1813.
C’est dans la péninsule qu’il se distingue les 11 et 14 juillet 1813. Selon son parent, l’abbé Mulson (« Histoire de Pierrefaites »), il affronte d’abord, avec quinze gendarmes à cheval et 50 gendarmes à pied, une force de 500 cavaliers espagnols dans la région de Bucalaros (sic) – sans doute Bujaraloz (ou Bujaralos), en Aragon. Puis, le 13, il défend un fortin au même endroit avec 25 gendarmes. Des actions éclat qui seront relatées, dans un rapport, par le lieutenant Martin.
En poste à Barcelone jusqu’au 28 mai 1814, Claude Mulson intègre la compagnie de gendarmerie de l’Indre en août de la même année, puis celle du Cher en janvier 1815, enfin celle de l’Eure en 1817. Sous-lieutenant en 1830, lieutenant deux ans plus tard, il obtient son congé en 1833.
Chevalier de la Légion d’honneur, il est propriétaire et adjoint à La Neuve-Lyre (Eure), où il meurt en 1856.
Selon son dossier de légionnaire, cinq de ses frères ont servi sous l’Empire, dont trois sont morts aux armées.

Sources : dossier de légionnaire de Claude Mulson ; « Histoire de Pierrefaite » (abbé Mulson).

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