mercredi 18 février 2015
Pierre Perrot, un brave né à Orquevaux la paisible
Charmant village du canton de Saint-Blin environné de forêts, aujourd'hui cher au souvenir de la famille de Saint-Exupéry, Orquevaux a vu naître de valeureux combattants de l'Empire. C'est ici qu'a grandi le colonel d'artillerie Christophe Pelgrin, disparu en Russie. C'est ici qu'a vu le jour, le 20 juin 1782, Pierre Perrot. Fils d'Henry, cultivateur, et de Marguerite Thomas, ce charpentier, conscrit de l'an XI de la République, a été appelé, parmi une centaine de Haut-Marnais, à rejoindre le 34e régiment d'infanterie de ligne, où servaient déjà ses compatriotes issus du 1er bataillon de volontaires nationaux de la Haute-Marne, comme les cousins Gardel et Jacquot, de Sommancourt, futurs capitaines, dont la carrière a été évoquée sur ce blog.
Le jeune homme de 23 ans, qui mesure 1,60 m, est incorporé le 18 octobre 1805, en pleine Campagne d'Autriche, à quelques semaines d'Austerlitz. Perrot prend part aux opérations de la Grande Armée, jusqu'en 1807. Il est blessé le 14 juin 1807, à Friedland, d'un coup de feu à la jambe droite. Puis on le retrouve, en 1808 et 1809, en Espagne. Ses états de services précisent qu'il combat à Saragosse et à Astorga. Caporal le 8 mars 1809, l'enfant d'Orquevaux sert l'année suivante au Portugal. Puis il est muté, le 26 avril 1812, jour de sa promotion au grade de sergent, dans une cohorte de premier ban de la garde nationale, appelée à participer à la recréation du 152e régiment d'infanterie de ligne (le 12 janvier 1813). Perrot, qui a hérité du numéro de matricule 9, y retrouve un compatriote, le chef de bataillon Royer de Fontenay, natif de Donnemarie, près de Nogent. Durant la Campagne de Saxe, il est promu, par décret impérial, sous-lieutenant, le 25 octobre 1813. Il a 31 ans. Passé au 18e régiment d'infanterie de ligne, il est situé, fin 1815, comme sous-lieutenant en activité. Puis, l'année suivante, en demi-solde, dans son village natal. Mais Perrot est rapidement retraité, pour blessures, après seize ans de services, puisque c'est dans cette situation qu'il se marie en mai 1816 avec Marie André, 25 ans. Sa vie est courte : le 15 avril 1819, alors qu'il n'a que 37 ans, le sous-lieutenant Pierre Perrot décède à Orquevaux. Son frère Jean, né en 1785, grenadier au 105e régiment d'infanterie de ligne, a été retraité en août 1812. Parmi ses homonymes originaires d'Orquevaux, Henri Perrot, fils de Jacques, a trouvé la mort lors de la bataille de Vitoria (1813) en Espagne, et Pierre Perrot, sergent au 39e régiment d'infanterie de ligne, a été rappelé au service lors des Cent-Jours.
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