Jean, Marie, Antoine Defrance naît le 21 septembre 1771 à Wassy. Son père, Jean-Claude, lui-même natif de ce bourg où il est chirurgien (et où est né la même année Antoine Rignoux, futur général d’Empire), s’établit ensuite à Rebais, en Champagne (aujourd’hui en Seine-et-Marne), pour y occuper la fonction de médecin de l’école militaire installée dans cette ville. Sa mère, Claude-Jeanne Chompré, est la fille de Pierre Chompré, originaire de Narcy (en Haute-Marne ? dans la Nièvre ?), auteur d'un « Dictionnaire de la fable », et elle-même produit des poèmes.
Des chirurgiens (l’aïeul Defrance l’est aussi) d’un côté, des gens de lettres de l’autre : voilà pour l'origine familiale du futur général. Mais le jeune Jean-Marie optera pour une troisième voie : celle des armes. Toutefois, des mystères entourent le début de sa carrière militaire.
Tous ses biographes sont d’accord sur ce point : à l’été 1792, il est sous-lieutenant au 3e bataillon des fédérés nationaux. Mais avant ? Dans le tome 62 de la fameuse « Biographie universelle » (Michaud), publié en 1837 (soit deux ans après la mort de Defrance), l’on peut lire que ses parents goûtaient peu le penchant du jeune homme pour les armes (surprenant, quand on a un père médecin d’école militaire et qu’on y aurait été élève…), qu’ils l’ont fait voyager pour le détourner de ce projet, et qu’il se trouvait à Saint-Domingue lorsque les habitants se sont révoltés. Le jeune homme se serait alors enrôlé dans le corps dit des dragons du Cap. Une information reprise, entre autres, par Charles Mullié (1851) dans son dictionnaire des célébrités militaires.
Sauf que l’un des auteurs des « Fastes de la légion d’honneur » ne la confirme pas. Pour lui, Jean-Marie Defrance a rejoint dès le 1er septembre 1791 le 1er bataillon de volontaires de Seine-et-Marne (jeune département dont son père a été élu député), qu’il a été nommé sous-lieutenant, et qu’effectivement il a rejoint le 26 juillet 1792 le 3e bataillon des fédérés nationaux, dont il est devenu trésorier en février 1793. Difficile, dès lors, de se battre à Saint-Domingue, où le jeune Defrance aurait contracté la fièvre jaune et dont il serait revenu – dixit Michaud – début 1792…
Le même Michaud prétend par ailleurs que le roi Louis XVI a nommé Defrance sous-lieutenant de cavalerie au Royal-Etranger, affectation que n’évoquent ni les Fastes de la Légion d'honneur, ni les carnets de La Sabretache. A se demander s’il n’y a pas confusion avec un homonyme...
Reste que selon "les Fastes", Defrance sert en 1792 et 1793 à l’armée du Nord, en l’an II et en l’an III aux armées de Sambre-et-Meuse et des Ardennes. Entre-temps, il a été nommé, le 13 ou 14 germinal an II (2 ou 3 avril 1794), capitaine dans un escadron de cavalerie de Seine-Inférieure, versé au 11e chasseurs à cheval, puis, le 25 prairial an III (13 juin 1795), promu adjudant-général chef de brigade (le même jour où Lecourbe est promu général). Le fils de conventionnel seine-et-marnais n’a que 23 ans. Ce n’est pas le plus jeune colonel haut-marnais : Chaudron-Rousseau, lui aussi fils de parlementaire, n’en avait pas 20 à sa nomination !
Bien souvent au cours de la période révolutionnaire, les carrières seront soumises aux aléas des événements politiques et militaires : c'est ainsi que le chef de brigade Defrance, qui avait été chef d’état-major de la 15e division militaire à Rouen, est admis au traitement de réforme le 1er vendémiaire an V, avant d’être remis en activité le 15 pluviose an VIII à l’armée de Mayence. Il se distingue le 25 septembre 1799 lors du passage de la Limath par l’armée d’Helvétie, du Danube et du Rhin s’en allant remporter l’importante bataille de Zurich. Toutes les sources s’accordent à dire que le général en chef Masséna l’aurait nommé général de brigade sur le champ de bataille, mais que Defrance aurait refusé cette promotion en raison de sa jeunesse, préférant le commandement d’un régiment. Il recevra donc, de Masséna, celui du 11e chasseurs à cheval (selon Six, il était alors chef d’état-major de la division Tharreau). Il le quittera assez rapidement, le 23 ventôse an VIII (mars 1800), pour celui du 12e régiment de cette arme.
L’illustre « Carnet de la Sabretache » a consacré 28 pages au « colonel de France (sic) et le 12e régiment de chasseurs, 1800 à 1805 », basé sur un livre d’ordre et un registre de correspondance de l’officier. L’on y apprend que le 12e chasseurs à cheval tient garnison à Gray (Haute-Saône) lorsqu’il est appelé à l’armée de réserve, où il forme avec le 6e régiment de dragons la brigade du général Duvignau. Le corps quitte la Souabe, passe le Saint-Gothard, et se bat à Marengo, en juin 1800.
Des chirurgiens (l’aïeul Defrance l’est aussi) d’un côté, des gens de lettres de l’autre : voilà pour l'origine familiale du futur général. Mais le jeune Jean-Marie optera pour une troisième voie : celle des armes. Toutefois, des mystères entourent le début de sa carrière militaire.
Tous ses biographes sont d’accord sur ce point : à l’été 1792, il est sous-lieutenant au 3e bataillon des fédérés nationaux. Mais avant ? Dans le tome 62 de la fameuse « Biographie universelle » (Michaud), publié en 1837 (soit deux ans après la mort de Defrance), l’on peut lire que ses parents goûtaient peu le penchant du jeune homme pour les armes (surprenant, quand on a un père médecin d’école militaire et qu’on y aurait été élève…), qu’ils l’ont fait voyager pour le détourner de ce projet, et qu’il se trouvait à Saint-Domingue lorsque les habitants se sont révoltés. Le jeune homme se serait alors enrôlé dans le corps dit des dragons du Cap. Une information reprise, entre autres, par Charles Mullié (1851) dans son dictionnaire des célébrités militaires.
Sauf que l’un des auteurs des « Fastes de la légion d’honneur » ne la confirme pas. Pour lui, Jean-Marie Defrance a rejoint dès le 1er septembre 1791 le 1er bataillon de volontaires de Seine-et-Marne (jeune département dont son père a été élu député), qu’il a été nommé sous-lieutenant, et qu’effectivement il a rejoint le 26 juillet 1792 le 3e bataillon des fédérés nationaux, dont il est devenu trésorier en février 1793. Difficile, dès lors, de se battre à Saint-Domingue, où le jeune Defrance aurait contracté la fièvre jaune et dont il serait revenu – dixit Michaud – début 1792…
Le même Michaud prétend par ailleurs que le roi Louis XVI a nommé Defrance sous-lieutenant de cavalerie au Royal-Etranger, affectation que n’évoquent ni les Fastes de la Légion d'honneur, ni les carnets de La Sabretache. A se demander s’il n’y a pas confusion avec un homonyme...
Reste que selon "les Fastes", Defrance sert en 1792 et 1793 à l’armée du Nord, en l’an II et en l’an III aux armées de Sambre-et-Meuse et des Ardennes. Entre-temps, il a été nommé, le 13 ou 14 germinal an II (2 ou 3 avril 1794), capitaine dans un escadron de cavalerie de Seine-Inférieure, versé au 11e chasseurs à cheval, puis, le 25 prairial an III (13 juin 1795), promu adjudant-général chef de brigade (le même jour où Lecourbe est promu général). Le fils de conventionnel seine-et-marnais n’a que 23 ans. Ce n’est pas le plus jeune colonel haut-marnais : Chaudron-Rousseau, lui aussi fils de parlementaire, n’en avait pas 20 à sa nomination !
Bien souvent au cours de la période révolutionnaire, les carrières seront soumises aux aléas des événements politiques et militaires : c'est ainsi que le chef de brigade Defrance, qui avait été chef d’état-major de la 15e division militaire à Rouen, est admis au traitement de réforme le 1er vendémiaire an V, avant d’être remis en activité le 15 pluviose an VIII à l’armée de Mayence. Il se distingue le 25 septembre 1799 lors du passage de la Limath par l’armée d’Helvétie, du Danube et du Rhin s’en allant remporter l’importante bataille de Zurich. Toutes les sources s’accordent à dire que le général en chef Masséna l’aurait nommé général de brigade sur le champ de bataille, mais que Defrance aurait refusé cette promotion en raison de sa jeunesse, préférant le commandement d’un régiment. Il recevra donc, de Masséna, celui du 11e chasseurs à cheval (selon Six, il était alors chef d’état-major de la division Tharreau). Il le quittera assez rapidement, le 23 ventôse an VIII (mars 1800), pour celui du 12e régiment de cette arme.
L’illustre « Carnet de la Sabretache » a consacré 28 pages au « colonel de France (sic) et le 12e régiment de chasseurs, 1800 à 1805 », basé sur un livre d’ordre et un registre de correspondance de l’officier. L’on y apprend que le 12e chasseurs à cheval tient garnison à Gray (Haute-Saône) lorsqu’il est appelé à l’armée de réserve, où il forme avec le 6e régiment de dragons la brigade du général Duvignau. Le corps quitte la Souabe, passe le Saint-Gothard, et se bat à Marengo, en juin 1800.
Defrance reste cinq années à la tête de son régiment. Le 12 pluviôse an XIII, il est promu général de brigade. Cette promotion et ce départ sont l’occasion, pour les officiers du 12e régiment, de témoigner par écrit de leur fierté d’avoir servi sous les ordres du colonel Defrance. Privilège : celui-ci s’en va occuper les fonctions d’écuyer cavalcadour de l’Empereur (à suivre).
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