mardi 8 septembre 2009

Charles Delisle, lieutenant-colonel de cuirassiers

Encore un officier méconnu que le lieutenant-colonel Delisle. Nulle action d’éclat, le concernant, portée à la postérité. Simplement, une carrière honorable commencée sous l’Ancien Régime et achevée après les Cent-Jours.
C’est à Brainville-sur-Meuse (et non à Bourmont) que naît Jean-Baptiste-Charles, fils d’Errard Deslisle, chevalier, seigneur de ce village, d’Hacourt, de Malaincourt et de la maison forte de Brainville, et d’Anne-Charlotte Symon de Doncourt, le 6 juillet 1770. Le père, parfois qualifié de l’Isle, est un économiste et littérateur ayant acquis une certaine réputation -
et la particularité d’écrire en anglais. Par sa mère, l’enfant est apparenté à un autre futur officier des armées impériales, Symon de Latreiche.
Charles n’a pas 16 ans lorsqu’il entre en service en 1786, comme sous-lieutenant de remplacement dans le régiment d’Artois-Cavalerie – futur 9e régiment de cavalerie. Un corps qu’il ne quittera qu’en 1809…
Car en dépit de son origine nobiliaire, Delisle va servir les armées de la Révolution. En 1792, il est promu successivement lieutenant puis capitaine. Il se bat au sein de l’armée du Rhin, avant d’être destitué le 11 novembre 1793 par les représentants du peuple Saint-Just et Lebas – quelques semaines après avoir fait part de son patriotisme aux citoyens d’une société révolutionnaire de Bourmont. Evidemment, le sang bleu qui coule dans ses veines n’est pas étranger à cette décision. Une mise à l’écart qui dure un an et demi : il est en effet réintégré le 5 mars 1795.
Avec son corps, le capitaine Delisle participe au passage du Danube et à la bataille d’Hochstaedt (19 juin 1800) sous Moreau – il commande alors la 1ère compagnie du 3e escadron du 9e de cavalerie.
Tandis que ce régiment devient 9e de cuirassiers, le Haut-Marnais, membre de la Légion d’honneur dès l’an XII, sert de l’an XIII à 1809 dans la Grande-Armée - entre-temps, il passe chef d’escadron le 12 décembre 1806. Un régiment notamment présent à Austerlitz, en Prusse, puis en Pologne. Le 7 avril 1809, Deslisle est promu major (lieutenant-colonel) du 2e cuirassiers. Là s’arrête l’énumération de ses états de services dans son dossier de la Légion d’honneur. La suite nous est connue grâce à la notice que lui a consacré les « Fastes de la Légion d’honneur ».
Avec son régiment, au sein duquel sert un compatriote (le sous-lieutenant Villeminot, de Tornay), le Haut-Marnais se bat en Russie (La Moskowa), en Saxe puis à Hambourg – deux escadrons du 2e cuirs participent en effet à la défense de la ville au sein du 3e régiment provisoire de cuirassiers. C’est durant la Campagne de 1813-1814 que Deslisle perd la malle contenant son brevet de légionnaire.
Conservé durant la Restauration, il est promu officier de la Légion d’honneur et chevalier de Saint-Louis. Durant les Cent-Jours, si l’on en croit « Les Fastes de la Légion d’honneur », il sert au sein de la 3e division de réserve de cavalerie. Soit, donc, la 14e division Delort (4e corps de cavalerie), composée des 5e, 6e (commandé par le Bragard Isidore Martin), 9e et 10e de cuirassiers, et qui charge furieusement sur le Mont-Saint-Jean le 18 juin 1815. C’est la fin de sa carrière militaire. Mis en traitement de non activité le 1er janvier 1816, retraité le 21 juillet 1819, Delisle se retire dans son village natal de Brainville dont il devient maire.
Si l’on s’en réfère aux fameux travaux de Martinien, le major Delisle n’a pas été blessé durant les campagnes de l’Empire.
Epoux de Jeanne-Marie-Thérèse de Gellemoncourt, domicilié à Nancy, il décède dans la capitale lorraine le 25 avril 1831.

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