mercredi 14 octobre 2009

Arc-en-Barrois, port d'attache du major Voirin

Charmant bourg baigné par l’Aujon, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Chaumont, Arc-en-Barrois est la localité de naissance de Pierre-Charles-Prudent Voirin, qui est baptisé le 7 octobre 1771. Epoux de Marie Paulin, son père, Charles, exerce la profession de chirurgien juré dans la commune.
C'est à la faveur de la Révolution que le jeune Arcquois devient officier : il sert comme capitaine au 21e bataillon des réserves, mis sur pied en 1792, et passe en l'an IV, via la demi-brigade de l'Yonne, dans la 16e demi-brigade d'infanterie de ligne, où il est confirmé dans son grade le 10 février 1799. Jusqu'alors capitaine de la 7e compagnie de fusiliers du 2e bataillon, à l'armée du Rhin, Voirin n'a pas 29 ans lorsque le 25 mai 1800, il est promu chef de bataillon au sein de sa demi-brigade. En poste à Fribourg-en-Brisgau, en l'an XI de la République, puis à Alexandrie, en l'an XII, il est à la tête du 2e bataillon d'un corps devenu 16e régiment d'infanterie de ligne. Le chef de bataillon Voirin devient père en mai 1805, lorsque son épouse Anne-Sibille (ou Sybille) Thilman donnera naissance, à Arc-en-Barrois, à un fils, Pierre-Albert. La même année, l'officier est blessé au combat de Trafalgar, selon Martinien. Il continue à commander le II/16e de ligne en Italie, au moins jusqu'en 1807, avant de prendre, deux ans plus tard, le commandement du 3e bataillon du 24e régiment d'infanterie de ligne, en remplacement d'un Poitevin également né en 1771, le commandant Jean-Baptiste-Frédéric Dunet, mortellement blessé en Espagne à Talavera (juillet 1809). Le 24e de ligne forme alors brigade, avec le 9e régiment d'infanterie légère, au sein du Ier corps du maréchal Victor. Membre de la Légion d’honneur (la base Léonore ne le recense pas), l’officier haut-marnais, papa d'une fille née à Arc-en-Barrois en septembre 1810, est membre du conseil d’administration du 24e de ligne. A ce titre, il contresigne la demande de proposition de la «croix» pour son compatriote Brulté, de Dammartin-sur-Meuse, né lui aussi en 1771, qui est le capitaine de la 2e compagnie du 1er bataillon. Brulté, qui est entré en service pendant la Révolution au 9e bataillon des Vosges, venait notamment de se distinguer à la bataille de Fuentes de Onoro (mai 1811) où il a été blessé (1). Voirin lui-même ne sera pas épargné lors de la campagne d’Espagne : il sera touché le 6 août 1811 en visitant les postes devant Cadix.
Il reste toutefois à la tête du III/24e, au moins jusqu’à octobre 1812 (selon le site Internet de Richard Darnault). Le régiment continuera à servir au-delà des Pyrénées, se battant au col de Maya (été 1813), où le commandant Roy, chef du I/24e, est mortellement blessé. Confié au commandant Mignot, ce bataillon rejoindra ensuite le 7e corps début 1814 et se battra notamment à Saint-Dizier. Les 2e et 3e bataillons sont entretemps partis se battre en Saxe où ils seront également versés au 7e corps fin 1813.
Entretemps, Voirin a été promu major (lieutenant-colonel) d’infanterie. Il est probable que cette nomination l’ait amené à quitter son cher 24e pour un autre régiment. Certainement diminué par ses campagnes, ses blessures, il obtient, le 8 septembre 1813, l’autorisation de venir retrouver son foyer arcquois. Un mois plus tard, le 15 octobre, à seulement 42 ans, il rend son dernier souffle. Il laisse une veuve qui se remariera et une fille qui s’unira avec le neveu d’un capitaine bourguignon, en 1830.
Outre Voirin et Brulté, au moins trois autres officiers haut-marnais ont servi au 24e :
. Hyppolite Delavenay, né en Suisse, sous-lieutenant, résidera en demi-solde à Chaumont puis servira dans la légion de la Haute-Marne ;
. François-Claude Couvreux, de Wassy, ancien tambour-major, sera promu sous-lieutenant en 1813 et blessé à Arcis-sur-Aube ;
. Nicolas Aubertin, capitaine, se retirera à Brottes.

(1) Le capitaine Brulté sera amputé de la jambe droite après une septième blessure reçue au col de Maya. Il se retirera à Gray (Haute-Saône).

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