De récentes recherches nous ont permis de retrouver la trace de deux nouveaux officiers. Deux frères, d’ailleurs, les Sirodot, tous deux artilleurs, nés dans une ville qui a déjà donné naissance à de brillants serviteurs de cette arme (Aubert, Lavilette, Maillard de Liscourt, Borelly, Jayet) : Langres.
Joseph Sirodot, qui a vu le jour dans la cité épiscopale le 25 janvier 1774, et Pierre, le 21 juillet 1775, sont les fils d’un avocat langrois, Jean-Baptiste Sirodot (époux de Madeleine Roy), originaire de Bèze en Côte-d’Or.
Les deux frères servent, dès la Révolution, dans l’arme de l’artillerie. L’aîné est promu capitaine le 12 ventôse an VI (2 mars 1798) et occupe, dès 1800 au moins, la fonction de quartier-maître-trésorier du 1er bataillon de pontonniers, qui est basé à Douai (Nord) et dans lequel notamment sert le capitaine Gillet, un Vosgien qui se mariera à Andelot. C’est à Douai que Joseph Sirodot prend pour épouse, en l’an XIII, Ernestine-Alexandrine-Chrétienne Remy de Cantin. L’officier a pour témoin le futur général Armand d’Hautpoul. Il restera quartier-maître-trésorier au moins jusqu’en 1811, année où il figure parmi les membres de la Société libre d’agriculture, sciences et arts du département du Nord, à Douai. Sirodot se reconvertit ensuite dans l’intendance militaire. Chevalier de Saint-Louis (1817), membre de la Légion d’honneur, il est en poste à Vesoul puis à Perpignan (au moins jusqu’en 1835). Il revient dans le village de Bèze, commune dont il est maire et où il décède le 21 décembre 1847. Son fils Napoléon-Adolphe sera à son tour officier et épousera la fille du capitaine Berchet, de Dommarien.
Le cadet, Pierre, appartient, en 1798, à l’état-major du général d’artillerie Dulauloy, lui aussi présent à Douai. Il sert à Naples puis est situé, en 1800, capitaine en second au 3e régiment d’artillerie à pied. Aide de camp du Dulauloy, à l’armée du Hanovre, il est promu chef de bataillon, en 1803 ou 1804 : il n’a pas 30 ans. Membre de la Légion d’honneur, il est rapidement nommé à l’inspection de la manufacture d’armes de Tulle, en Corrèze. Sirodot se fera remarquer en publiant, le 1er vendémiaire an XIII (septembre 1804), un « mémoire sur les ouvriers des manufactures d’armes », dans lequel il prône l’institution d’une masse de secours en direction de ces employés. Il semble que des soucis de santé le contraignent précocement à mettre un terme à sa carrière militaire – en 1810, c’est un chef d’escadron d’artillerie à cheval, Bouchotte, qui occupe le poste d’inspecteur à Tulle.
Entretemps, le 25 octobre 1806, il se marie, à Bèze, commune d’origine de son père, avec Reine-Caroline Rochet, fille de Frédéric, maître de forges – comme de nombreux membres de la famille de celui-ci.
Sirodot s’établira lui-même à Bèze, comme maître de forges associé à Rochet. La société Sirodot-Rochet et compagnie (où l’on fabrique de la tôle d’acier) obtiendra, en 1819, une médaille d’argent. Pierre est encore en vie en 1833, au mariage de sa fille à Bèze (en présence, d’ailleurs, du Haut-Marnais Henrys-Marcilly, conseiller à la cour d’appel de Dijon), et en 1841, mais son décès n’apparaît pas dans l’état civil du village. Son épouse mourra en 1865.
Sources : état civil de Langres et de Bèze ; geneanet ; état militaire de la République française (1804) ; annuaire du département du Nord (1811) ; mémoires du général Boulart ; souvenirs d’Armand d’Hautpoul ; site Internet « Les armées de Napoléon ».
jeudi 18 février 2010
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