vendredi 5 mars 2010

Le combat de Laferté-sur-Aube, 27 février 1814

Livré, hors du commandement direct de Napoléon, pendant la bataille de Bar-sur-Aube, le combat de Laferté-sur-Aube, qui intervient les 27 et 28 février 1814, est moins connu en Haute-Marne que ceux de Choignes ou de Saint-Dizier. Plusieurs relations en ont été faites. Voici d’abord celle de celui qui était alors l’adjudant-commandant (colonel d’état-major) Auguste Petiet, né à Rennes en 1784. Fils de ministre, ancien aide de camp de Soult, promu colonel en 1813, il était le chef d’état-major de la division de cavalerie légère du général Piré – un Rennais lui aussi. Général aux Cent-Jours, il servira en Algérie, sera député et mourra en 1858.

Cette division Piré, appartenant au 5e corps de cavalerie du général Milhaud, comprenait notamment le 14e chasseurs à cheval dont le chef de corps en titre était un Haut-Marnais, le colonel Hilaire Lemoyne, de Chaumont. Lisons Petiet.

"Le 26 (février), la cavalerie légère et une brigade de la division Brayer (Note : du 11e corps du maréchal Macdonald) se portent à Fontette, observant le chemin qui traverse la forêt de Clairvaux, pour se rendre à Laferté. L'ennemi couvre le défilé par une grand'garde de 200 hommes. La division Briche (Note : composée de dragons du 5e corps de cavalerie) se place à Essoyes, la division L'Héritier sur la route de Chatillon à Mussy, le général Albert à Mussy-l'Évéque, quartier du maréchal Macdonald, commandant en chef. Le parc d'artillerie reste provisoirement à Bar.
Le 27, les Russes présentent environ 600 chevaux, qui sans doute venaient nous reconnaître. Au même instant, le général Piré, ayant reçu l'avis que l'armée se portait en avant, fait attaquer les 600 chevaux ennemis par sa cavalerie légère, et ils sont enfoncés et culbutés dans la forêt de Clairvaux. En débouchant sur les hauteurs qui couronnent Laferté-sur-Aube, nous avions déjà fait souffrir à l'ennemi une perte de 160 hommes tués, blessés ou prisonniers : affaire brillante, où le 3e régiment de hussards se distingua particulièrement. Nous trouvons l'arrière-garde ennemie en bataille devant Laferté, et l'armée du prince de Schwartzenberg, formée en plusieurs lignes sur la rive droite de l'Aube. La division Briche et l'infanterie du général Brayer étant arrivées, une forte canonnade s'engage. L'arrière-garde des alliés tient obstinément pendant deux heures, quoique l'avantage de la position soit pour nous et que, placée dans un fond, elle perd à chaque instant des hommes et des chevaux enlevés par nos boulets. Enfin, elle est rejetée dans Laferté, et, à onze heures du soir, après une fusillade bien nourrie, on parvient à l'en chasser entièrement. La cavalerie légère qui avait pris une belle part à la gloire de cette journée, occupa Villars, et se garda avec précaution pendant la nuit. »


Il s'agit là d'une première affaire, positive. D'autres engagements auront lieu le lendemain, à Laferté et à Silvarouvres, et ils ne prendront pas la même tournure (à suivre).

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