Nous avons consacré ici un article au futur chef de bataillon de Nolivos, enfant d’Anglus, tombé lors de la bataille de Leipzig à 22 ans, et fait chevalier de la Légion d’honneur à seulement 19 ans. Nolivos n’est pas le seul Haut-Marnais à avoir fait son entrée dans cet ordre prestigieux à moins de 20 ans. Il y eut plus précoce : Alexandre-Henry Nadault de Buffon a été nommé chevalier à quelques semaines de son 18e anniversaire !
Neveu de l’illustre naturaliste bourguignon, à qui il a consacré une biographie, ce fils d’ingénieur, né à Chaumont le 16 juin 1831, a mérité cette distinction le 3 mai 1849 pour son comportement lors des événements de juin 1848 : élève au lycée Descartes (aujourd’hui Louis-le-Grand) de Paris, volontaire dans la 10e légion, ce futur substitut du procureur dans plusieurs villes de France (Valognes, dans la Manche, Chalon-sur-Saône, Rennes) a été blessé à trois reprises les 23 et 24 juin 1848, après avoir pris le fusil pour remplacer son père absent au moment de ces événements.
Mais il y eut encore plus précoce encore : Didier Carbillet. Certes, ce légionnaire n’est pas Haut-Marnais de naissance : il a vu le jour le 11 mars 1796 à Pont-à-Mousson. Mais le patronyme de ce militaire, dû à son père, est si « haut-marnais » qu’il mérite ce coup de projecteur.
Ce père, Claude, donc, est originaire de Fayl-Billot. Il est, en 1793, lieutenant au 12e régiment de dragons. Epoux d’une Spinalienne, Marguerite Eker, il est, trois ans plus tard, capitaine de la 4e compagnie du régiment, en dépôt à Pont-à-Mousson (Meurthe), lorsque naît son fils. Mais il paraît quitter le service actif quelques années plus tard, puisqu’en l’an X, aucun capitaine Carbillet ne sert ni au 12e dragons, ni dans un autre corps.
Le 23 juin 1813, son fils Didier n’a donc que 17 ans lorsqu’il intègre les rangs du 2e régiment de gardes d’honneur – il appartient à la 1ère compagnie du 1er escadron, selon Georges Housset, auteur d’une histoire de ce corps. Et c’est au même âgé qu’il est fait chevalier de la Légion d’honneur, le 28 novembre 1813, à la suite d’une action d’éclat rapportée en ces termes par la presse de Nancy : « Un enfant de Nanci (sic), le jeune Carbillet, garde d’honneur, était resté en arrière (Ndlr : lors du mouvement de son régiment de Hanau sur Francfort, à l’automne 1813) ; il se presse à travers le bois pour rejoindre ; à la sortie du bois, il voit un Bavarois armé, court dessus, lui allonge un coup de sabre (…), le fait prisonnier et le porte à la gendarmerie ; l’empereur le voit passer (…), lui demande son nom, son département et le numéro de son régiment, et le fait inscrire pour la décoration de la Légion d’honneur.»Congédié en juin 1814, Carbillet rejoint en août 1814 les carabiniers de l’armée du roi comme maréchal des logis, passera dans la cavalerie de la Garde en mai 1815, et sera promu sous-lieutenant en 1827 au sein du 1er régiment de dragons. Il meurt en 1857.
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