mardi 28 mai 2013
Dupotet, le marin qui affronta Nelson
C'est dans le village bourguignon de Chaugey, limitrophe de la Haute-Marne, que naît, le 17 décembre 1777 (et est baptisé « par crainte de mort »), Jean, Henry, Joseph Dupotet. Par sa mère, il est à moitié haut-marnais, puisque Jeanne Bégin est née à Colmier-le-Bas, et elle s'est mariée, en 1777, à Villars-Montroyer, avec Henry, Joseph Dupotet, capitaine des gardes du corps du roi, écuyer, originaire de Chaugey. D'ailleurs, le premier enfant du couple a vu le jour à Colmier. Le personnage qui nous intéresse est le deuxième des dix enfants du foyer. Engagé en 1793 dans la marine – il n'a que 16 ans – le jeune homme passe enseigne de vaisseau cinq ans plus tard et participe aux expéditions de Saint-Domingue, échappant miraculeusement à la fièvre jaune. Lieutenant de vaisseau, il devient second du vaisseau Le Redoutable, et c'est avec ce navire, le 21 octobre 1805, qu'il s'illustre lors de la bataille de Trafalgar. Le Bourguignon se lance en effet, au cri de « Vice l'empereur », à l'abordage du Victory, soit le vaisseau accueillant l'amiral Nelson qui trouve la mort lors de la bataille. Le sort est funeste pour les couleurs franco-espagnoles, et Le Redoutable lui-même en est victime : sur un équipage de 645 hommes, seuls survivent 32 hommes, dont Dupotet, blessé et prisonnier. Rentré en France, il est proposé pour la Légion d'honneur par l'amiral Decrès, le ministre de la Marine né à Chaumont, qui se l'est attaché comme aide de camp. Capitaine de frégate, il est capturé en 1810 alors qu'il commande la frégate Le Niemen. Capitaine de vaisseau depuis 1811, Dupotet poursuit sa carrière durant la Restauration, sera grand-officier de la Légion d'honneur, préfet maritime de Brest, gouverneur de la Martinique, vice-amiral, jusqu'à sa retraite en 1845. Il décède le 9 janvier 1852, frappé par l'apoplexie, et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
Son frère, Louis, François, sera chef de bataillon.
Son oncle Nicolas, capitaine de cavalerie, s'est marié en Haute-Marne (à Latrecey), s'y est installé, à Fays (près de Wassy). Parmi les enfants de celui-ci, Nicolas (1784-1865) et Jean-Nicolas (1789-1877) seront gardes d'honneur, le premier sous-lieutenant de grenadiers de la garde nationale de Haute-Marne durant les Cent-Jours, puis maire de Fays, chevalier de la Légion d'honneur, le second, propriétaire à Fays, tous deux, médaillés de Sainte-Hélène ; un autre, Louis, né en 1771, capturé à Saint-Domingue, ne rentrera en France qu'en 1821, s'installera à Joinville, sera, lui aussi, médaillé de Sainte-Hélène.
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