mercredi 24 avril 2013
Les six blessures du capitaine Guénard
François-Charles Guénard (de La Tour) naît à Joinville le 13 janvier 1789. Son père, Charles, originaire de Dommartin-le-Franc, sera lieutenant de gendarmerie à Chaumont sous l'Empire. Son oncle, François-Félix, natif de Villiers-aux-Chênes, sera chef de bataillon d'artillerie et épousera la sœur des généraux Lallemand.
Comme ces deux parents, François-Charles choisit la carrière militaire. A 17 ans, il intègre l'école spéciale militaire de Fontainebleau, d'où il sort, le 4 mars 1807, comme sous-lieutenant, affecté au 34e régiment d'infanterie de ligne. Le jeune Haut-Marnais se bat dans la péninsule ibérique, et le 8 août 1809, il reçoit, à Puente del Arzobispo, par un éclat d'obus au pied gauche, la première de ses six blessures. Puis un coup de feu l'atteint à la cuisse gauche à Villa-Garcia (11 août 1810). Lieutenant le 1er mai 1811, un coup de baïonnette, lors de la bataille d'Albuhera, le touche encore... à la cuisse gauche. Et lors de l'affaire d'Arroyo de Molinos, au cours de laquelle un de ses compatriotes servant dans le même régiment (le capitaine Jacquot, de Sommancourt) est capturé, il reçoit un coup de feu au côté droit et, à nouveau, un autre à la cuisse gauche ! En mai 1812, Guénard passe, comme lieutenant en second, au 1er régiment de chasseurs à pied de la Garde impériale. Voici 200 ans, le 8 avril 1813, il est promu capitaine au 9e voltigeurs de la Garde, dont il commande la 3e compagnie du 1er bataillon, reçoit une nouvelle blessure à Lutzen, avant d'être fait membre de la Légion d'honneur le 17 mai 1813. On le proposera pour le grade d'officier dans cet ordre le 2 avril 1814... mais ne sera décoré qu'en 1853, le même jour que le Chaumontais Joseph-Justin de Montangon.
La Restauration l'autorise à servir, comme capitaine, au 38e de ligne, mais l'homme n'hésitera pas à se rallier à Napoléon durant les Cent-Jours, au sein du 5e voltigeurs de la Garde. Un revirement qui ne l'empêchera pas ensuite de rejoindre, en février 1816, la Légion de la Haute-Marne, en qualité de capitaine de voltigeurs.
Chevalier de Saint-Louis en 1826, la suite de sa carrière sera industrielle. C'est ainsi qu'il est autorisé, en 1836, à établir un haut-fourneau sur le Rongeant, à Joinville. Epoux, depuis 1820, de la fille du colonel d'artillerie Le Masson du Chesnoy, il vit à Saucourt-sur-Rognon, près de Doulaincourt, en qualité de maître de forges (il est alors membre du conseil d'arrondissement de Wassy), lorsqu'il reçoit la médaille de Sainte-Hélène. Il décède dans ce village le 9 mai 1858, à l'âge de 69 ans. Sa sépulture y est toujours visible.
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