mercredi 18 mai 2016

Les frères Leveling, des Prussiens à Bourbonne

Prussiens de naissance, les capitaines Leveling ont choisi, après l'Empire, de se fixer à Bourbonne-les-Bains. Sans doute parce que leur sœur s'y est établie à la suite de son époux, pharmacien. Ils sont les fils de Bonnaventure Leveling et de Marie-Joseph Faber. 

 Damien, Hartmann (très exactement : Damien, Hartarde, Joseph, Hartmann), né le 29 mars 1783 à Coblentz (Coblence), dans le département de Rhin-et-Moselle, entre en service en l'an XII dans le 34e régiment d'infanterie de ligne, devient sous-officier l'année suivante, puis officier le 7 septembre 1809, à 26 ans. Il sert dans la péninsule et, lieutenant adjudant-major, il est fait prisonnier le 8 juillet 1812. Il rentre en juin 1814, ayant été promu entre-temps capitaine. Membre de la Légion d'honneur le 17 mars 1815, Leveling se bat avec l'armée du Nord. Au sein du conseil d'administration de ce régiment, figure d'ailleurs un Haut-Marnais, le capitaine Jacquot, de Sommancourt. En 1816, année de sa naturalisation française, il est domicilié à Bourbonne. Puis il reprend du service, à la Légion du Finistère, au 15e régiment d'infanterie de ligne. Epoux de Catherine Renard, un fils naît dans la cité thermale en 1821. Chef de bataillon en 1831, officier de la Légion d'honneur en 1835, il est retraité peu après et se retire à Bourbonne, où il décède à son domicile de la rue Montmorency le 14 août 1853. 

 Né le 6 juillet 1787 à Coblentz, son frère Hartmann, André, François, Ferdinand Leveling est d'abord vélite au 2e régiment de chasseurs de la Garde impériale (1806). Nommé sous-lieutenant au 3e régiment d'infanterie légère (juin 1809), à 22 ans, il est ensuite lieutenant aide de camp du général Beurman (février 1812). Capitaine au 115e de ligne (juin 1813), puis de nouveau aide de camp de Beurman le mois suivant, il a été blessé d'un coup de feu à la jambe droite, le 9 juillet 1813 en Catalogne. Dans son rapport, le général Lamarque, divisionnaire de l'armée de Catalogne, dit : «Le général Beurmann a eu un cheval tué sous lui ; son aide de camp, le capitaine Léveling, a été blessé», du côté de Girone. Naturalisé français le 21 janvier 1818, chevalier de Saint-Louis, capitaine au 1er de ligne, domicilié à Bourbonne, il se marie, le 21 mai 1828, à Langres, avec Jeanne Besancenet, fille du président du tribunal civil de Langres. L'union a lieu en présence du capitaine de cuirassiers Jean de Brouville et de Jean-François Bézu, pharmacien-major des hôpitaux militaires en retraite, son beau-frère, qui vit à Bourbonne (il s'est marié avant 1802 avec Anne-Marie Leveling, est le père d'un Bourbonnais né à Coblentz en 1801). Il sera chef de bataillon au 5e léger (1831), puis lieutenant-colonel (1841) au 13e léger, dont deux bataillons sont en Algérie, en 1842. Leveling y occupe la fonction de commandant supérieur à Mostaganem et participe aux opérations du général Lamoricière contre l'émir Abd-el-Kader. Le Bourbonnais ne revient pas d'Afrique du Nord : une courte maladie l'emporte le 30 avril 1843, à l'âge de 56 ans. Ses obsèques sont célébrées le lendemain à Mostaganem. Sa veuve se remariera et sera domiciliée à Versailles.

Note : il y a confusion entre les deux frères dans leurs dossiers de membres de la Légion d'honneur. 

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