En décembre 1801, le jeune sous-lieutenant Henri Beyle, officier du 6e régiment de dragons en Italie, évoquait, dans son journal, la figure du capitaine Rémy. Longtemps,
les commentateurs de l'oeuvre de Stendhal – car il s'agit bien de
lui – feront correspondre cet officier avec le chef d'escadron Antoine
Remy, cavalier au même régiment, né à Thilleux (1764-1848). Il
s'agit en réalité d'un parfait homonyme. Et s'il n'est pas
Haut-Marnais, cet autre (futur) chef d'escadron Antoine Rémy mérite
d'être mis en lumière.
Fils
de Philippe, il est, selon ses états de services, né le 18 octobre
1777 à Ensisheim, près de Mulhouse. Il n'aurait donc que 14 ans
lorsqu'il est élu sous-lieutenant au 1er bataillon de volontaires
nationaux du Haut-Rhin, le 3 octobre 1791 ! Lieutenant le 12
février 1794, il passe peu après à la 177e demi-brigade, puis à
la 102e.
Adjoint aux adjudants-généraux et surnuméraire le 19 juillet 1799, il est, nous disent ses états de services, "chargé d'une mission importante pour Malthe (sic) le
24 germinal an 8 (14 avril 1800) par le ministre de la Guerre Carnot,
qui l'a félicité à son retour par lettre du 14 thermidor suivant
(2 août 1800), et a été nommé capitaine par le premier consul en
récompense de cette action ».
En effet nommé capitaine par le vice-consul le 26 juillet 1800, il est affecté le 22 août au 6e régiment de dragons, où on le nommera désormais Rémy
cadet, pour le distinguer du Haut-Marnais (qui n'est pas parent avec
lui). Mis en pied le 23 octobre 1800, confirmé le 24 juin 1801 par
arrêté des Consuls (il remplace au régiment Bérard qui vient
d'être retraité), l'Alsacien cantonne donc en Italie.
Il est promu, à 30 ans, par décret, chef d'escadron
dans son régiment le 25 mai 1807, quelques mois après le départ, pour
les grenadiers à cheval de la Garde impériale, du chef d'escadron
Antoine Remy « aîné ».
L'année suivante, il sert en Espagne. Son régiment forme alors, avec le 3e dragons, la brigade Milet de la 2e division de dragons (général Kellermann).
Dans un rapport cité par l'historique du 3e régiment de dragons, Milet s'empresse, le 23 novembre 1809, de préciser à son divisionnaire les circonstances du combat qu'il vient de livrer à Carpio. «M. le chef d'escadron Rémy, écrit Milet, fit une très belle charge avec un escadron du 6e régiment, et repoussa les pelotons qui les soutenaient. Peu après, le 11e régiment chargea avec le plus grand succès une tête de colonne d'infanterie qui cherchait à déborder notre flanc gauche. Dans la première charge on a tué à l'ennemi plus de 100 hommes. Mais nous avons eu le malheur de perdre M. le chef d'escadron Rémy, officier supérieur d'un grand mérite... D'après le rapport de quelques prisonniers, le duc del Parque avait là toute son armée forte de 30 000 hommes d'infanterie, 2 000 de cavalerie et 30 pièces de canon ».
Dans un rapport cité par l'historique du 3e régiment de dragons, Milet s'empresse, le 23 novembre 1809, de préciser à son divisionnaire les circonstances du combat qu'il vient de livrer à Carpio. «M. le chef d'escadron Rémy, écrit Milet, fit une très belle charge avec un escadron du 6e régiment, et repoussa les pelotons qui les soutenaient. Peu après, le 11e régiment chargea avec le plus grand succès une tête de colonne d'infanterie qui cherchait à déborder notre flanc gauche. Dans la première charge on a tué à l'ennemi plus de 100 hommes. Mais nous avons eu le malheur de perdre M. le chef d'escadron Rémy, officier supérieur d'un grand mérite... D'après le rapport de quelques prisonniers, le duc del Parque avait là toute son armée forte de 30 000 hommes d'infanterie, 2 000 de cavalerie et 30 pièces de canon ».
Tombé à l'âge de 32 ans, le chef d'escadron Rémy était membre de la Légion d'honneur depuis le 14 mars 1806.
L'illustration de cet article provient de l'historique du 25e régiment de dragons, qui s'est également battu en Espagne.
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