Officiers
supérieurs très jeunes, ils sont morts, ou ont quitté le service
actif, avant l'épopée napoléonienne. Leur carrière très honorable mérite d'être connue.
Intéressons-nous
d'abord à l'adjudant général Déverine. De son vrai nom
François-Gédéon Lavalette des Vérines, il naît à Châteauponsac
(Haute-Vienne) le 15 mars 1775, au sein d'une famille de douze
enfants. Orphelin, à l'âge de 17 ans, de ses parents, Michel
Lavalette des Vérines et Anne de Verdilhac de Meinieux, le Limousin
s'enrôle le 18 octobre 1792, à Limoges, dans le 3e bataillon de
volontaires de la Haute-Vienne.
Ce
que fut sa carrière nous est connu grâce à un article signé A.
Lecler dans le Bulletin de la Société archéologique et historique
du Limousin (1913) et le Dictionnaire des chefs de brigade du
Consulat de Danielle Quintin et son époux regretté, Bernard
Quintin.
Elu
capitaine de grenadiers le 24 ou 26 octobre 1792, à l'âge de 17
ans, Déverine sert à l'armée des Pyrénées-Orientales. Passé
dans la 4e demi-brigade de bataille, il se bat ensuite en Italie à
partir de 1796. Le 10 juillet 1796, il est nommé aide de camp
temporaire auprès de son compatriote, le général Beyrand (ou dès
le printemps 1795, selon B. Quintin). Après la mort de ce dernier à
Castiglione, Déverine est placé auprès du général Robert, le 23
septembre 1796 (ou à l'automne 1795, selon B. Quintin). Ce général
dira de «François Lavalette-Déverine» qu'il l'a servi «avec
zèle, probité et courage».
Sa
carrière l'amène à croiser la route du général Augereau, qui le
prend à son tour à son service comme aide de camp. Toujours
officiellement sur les contrôles de la 4e demi-brigade, Déverine
est nommé chef de bataillon le 1er avril 1797. Nouvelle promotion
spectaculaire : il passe chef de brigade (colonel) dans la 51e
demi-brigade, le 12 septembre 1797. Il n'a que 22 ans et 6 mois !
Déverine
suit son mentor dans ses différents commandements : à Paris, à
Perpignan (à la tête de la 10e division militaire), en 1798.
L'année suivante, il est chef de brigade réformé, lorsqu'il est
soigné pour une ancienne blessure à la cuisse droite. Enfin, le 16
juillet 1799, il est nommé adjudant général pour rejoindre, non
plus Augereau, mais le général Joubert. Déverine est affecté à
la division du général Victor comme chef d'état-major et,
occasionnellement, à la tête de l'avant-garde.
Le
27 octobre 1799, dira le Directoire exécutif dans un message au
Conseil des Cinq-Cents, «l'ennemi occupait fortement le village de
Berniette (Note : Beinette), et se retrancha dans le château.
Le général Victor le fit investir à la nuit par le brave adjudant
général Déverine. Le commandant se rendit à discrétion le 28 au
matin, avec 300 hommes, deux pièces de canon et trois caissons bien
attelés ». « La fermeté de l'adjudant général
Déverine nous a valu cette prise intéressante », rapportera
Victor.
A
nouveau, il est appelé à servir le général Augereau, nommé au
commandement de l'armée de Batavie, à La Haye. Le 4 février 1800,
le général Victor lui témoigne sa considération : «C'est
avec regret que je le vois partir. Il mérite sous tous les rapports
la confiance et l'estime et peut occuper un grade supérieur ».
Commandant la place de Francfort en août 1800, Déverine, dont l'attitude
a été saluée par le bourgmestre, doit quitter cette contrée le 24
novembre 1800 pour rejoindre la division de droite (général
Duhesme) de l'armée du Rhin. Aussitôt, il est engagé dans les
opérations.
Il passe les deux bras du Mayn avec la 98e demi-brigade
et le 16e régiment de dragons, au-dessus de Wurtzburg, puis se porte jusqu'à
Geroldshofen. Le 3 décembre 1800, il prend part au combat de
Burg-Eberach. Après la prise de la localité par le général
Duhesme, les Autrichiens sont attaqués, sur la droite par la
cavalerie du général Treilhard, de front par Déverine, qui est à
la tête des carabiniers de la 29e demi-brigade d'infanterie légère.
C'est alors qu'il est atteint de plusieurs coups de feu, dont un qui
lui transperce le corps. Son destin, le général Augereau le
racontera aux membres de sa famille, dans une lettre datée du 7
décembre : « Soutenu par son courage, il continua pendant
près d'un quart d'heure le mouvement commencé. La perte de son sang
l'arrêta. Il ne quitta cependant le combat qu'après s'être assuré
de la victoire et avoir encouragé sa colonne. «Vous
voyez, devait-il dire, que la guerre n'épargne personne, mais il est
bien glorieux de mourir de cette mort». Soigné au quartier
général d'Augereau jusqu'au 6 décembre, à 3 h du matin, «il
expira glorieusement, comme Desaix, de la mort des braves».
L'adjudant général François-Gédéron Déverine n'avait que 25
ans.
Dans son ordre du jour, Augereau, commandant de l'armée gallo-batave, écrira : « Le général en chef ordonne que le corps du brave Deverine, mort de sa blessure à Closter-Eberach, dans la nuit du 14 au 15 frimaire, à 3 h du matin, soit transféré, sous une escorte de 100 hommes d'infanterie et de 25 hommes de cavalerie, à Bourg-Eberach, où le lieutenant-général Duhesme le fera enterrer avec tous les honneurs militaires, à la même place où il a reçu le coup mortel. Il sera porté par les mêmes carabiniers de la 29e demi-brigade légère, à la tête desquels il a chargé. Le lieutenant-général Duhesme assistera à la cérémonie ; il désignera aux troupes l'adjudant-commandant Deverine comme un des braves de la république, qu'anima dans tous les temps l'amour de ses devoirs et celui de son pays ». Des rues de Châteauponsac et de Limoges portent son nom.
Dans son ordre du jour, Augereau, commandant de l'armée gallo-batave, écrira : « Le général en chef ordonne que le corps du brave Deverine, mort de sa blessure à Closter-Eberach, dans la nuit du 14 au 15 frimaire, à 3 h du matin, soit transféré, sous une escorte de 100 hommes d'infanterie et de 25 hommes de cavalerie, à Bourg-Eberach, où le lieutenant-général Duhesme le fera enterrer avec tous les honneurs militaires, à la même place où il a reçu le coup mortel. Il sera porté par les mêmes carabiniers de la 29e demi-brigade légère, à la tête desquels il a chargé. Le lieutenant-général Duhesme assistera à la cérémonie ; il désignera aux troupes l'adjudant-commandant Deverine comme un des braves de la république, qu'anima dans tous les temps l'amour de ses devoirs et celui de son pays ». Des rues de Châteauponsac et de Limoges portent son nom.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire