dimanche 23 février 2020

Cavaliers de la République (2) : le major Boisselier, tombé à La Moskowa


Né à Longeau, le major de hussards Claude Boisselier, officier de la Légion d'honneur, avait servi comme aide de camp du général Walther pendant les campagnes d'Allemagne. Biographie inédite d'un officier supérieur victime d'un boulet en Russie.

BOISSELIER (Claude), lieutenant-colonel (Longeau 30 août 1769 – La Moskowa 7 septembre 1812). Fils de François, tixier, et de Jeanne Maupin. Ses parents résideront ensuite à Champlitte (Haute-Saône). Clerc de procureur, entré en service comme dragon à l'Ecole militaire le 22 septembre 1792, il passe hussard au 7e régiment le 19 décembre 1792, puis est nommé brigadier fourrier le lendemain. Servant à l'armée de la Moselle (1792-1793), il est promu maréchal des logis le 18 février 1793, puis maréchal des logis-chef le 24 mars.

A l'armée du Rhin de l'an III à l'an VIII, Boisselier est promu sous-lieutenant au même corps le 8 septembre 1795, à l'âge de 26 ans. Il est blessé le 30 septembre 1796, d'un coup de feu à l'épaule gauche, à Biberach, en défendant le pont de Riedlingen.

Aide de camp du général Walther le 3 juin 1799, pour remplacer M. Stam tué le 25 mai, il se distingue le 18 mai 1800, s'emparant, au cours d'une reconnaissance, près de Krombach, d'un village «qui se trouvait occupé par une division de hussards de Blankenstein, à la tête de 30 chasseurs du 10e régiment, après avoir pris trois chevaux et sauvé des mains de l'ennemi deux chasseurs». Nommé lieutenant après ce fait d'armes, le 4 juin 1800, sur demande du général Leclerc, son divisionnaire à l'armée d'Allemagne, Boisselier se distingue encore le 12 juin 1800 près d'Ulm, à Bugraden (sic), sous les ordres du général Richepanse, lors d'une sortie du 5e régiment de hussards «sous le feu de l'artillerie et de l'infanterie», ramenant un prisonnier monté.

Confirmé lieutenant le 11 mai 1801, après avoir «donné des preuves d'une bravoure éprouvée à la bataille de Hohenlinden» (rapport du général Lahorie), adjudant-major dans son régiment le 23 mars 1802, il est fait membre de la Légion d'honneur le 5 novembre 1804.


Capitaine titulaire le 4 avril 1807, pour remplacer le capitaine de Piré passé chef d'escadrons dans un autre corps, il est promu officier de la Légion d'honneur le 14 mai 1807. Chef d'escadrons dans son régiment par décret du 7 avril 1809, après avoir servi en Autriche, en Prusse, en Pologne et en Autriche, il se marie le 24 janvier 1811 avec Henriette-Caroline-Wilhelmine Deschurff, fille d'un major westphalien née en 1792.

Boisselier participe à la campagne de Russie et se bat à Valoutina. Nommé major par Napoléon le 9 août 1812 (grade obtenu le 21 août), il prend part à la bataille de La Moskowa, chargeant à la tête de son régiment après la blessure du colonel Eulner. Selon les souvenirs du chef d'escadrons Dupuy, après avoir bu une gorgée de Rhum, Boisselier déclare : «Allons je retourne ; si je dois être tué, il faut que ce soit à mon poste». Aussitôt un boulet le frappe à la poitrine. Mort à l'âge de 43 ans, «Boisselier était un excellent officier».

Sa veuve percevra une pension viagère de 500 F par décision du 25 septembre 1813.



Sources : dossier personnel du major Boisselier au Service historique de la Défense ; souvenirs du chef d'escadrons Dupuy.



Illustration : un hussard du 9e régiment. (Sources : historique du 9e régiment de hussards et des guides de la Garde, commandant Ogier d'Ivry, 1891.


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